"Avant, les familles des détenus
allaient aux toilettes dans
la nature et attendaient de longues minutes devant la porte de la
prison de Mende, par tous les temps", se souvient Michèle Bastide. Face à
cette situation, quatre associations ont mis en commun leur énergie
pour former en septembre 2005, Accueil familles de détenus, avec le
Secours catholique, Saint-Vincent-de-Paul, la Croix rouge et le Secours
populaire.
Michèle Bastide, ancienne présidente du Secours catholique, a notamment
été à l'origine du projet. "C'était pas croyable cette situation pour
ces femmes. Elles méritaient qu'on les respecte", affirme la présidente
de l'association Accueil familles de détenus, pour qui les valeurs de
discrétion, solidarité et fraternité ne sont pas de vains mots.
L'idée donc de créer une maison d'accueil a été pour tous les bénévoles
une évidence. La commune de Mende a cédé gratuitement un terrain, situé
rue Charles-Morel, à deux pas de la prison. Puis, la construction s'est
déroulée de 2007 à 2008, financée à l'époque par des subventions du
ministère de la justice, du conseil général de la Lozère, de la Caisse
d'épargne, de la Croix rouge et du Secours catholique.
Aujourd'hui, cette petite maison d'accueil est devenue un "sas
d'apaisement" pour les familles de détenus. L'an dernier, 1 129
personnes dont 122 enfants et 24 bébés ont poussé les portes de cette
maison avant de se rendre au parloir. "C'est l'occasion pour elles de se
reposer après la route, certaines viennent du Gard, de l'Hérault, des
Pyrénées-Orientales. Elles se préparent psychologiquement à entrer dans
la prison et à parler à un mari ou à un frère. Il y a des femmes qui se maquillent, d'autres changent leur bébé ou se
restaurent. Les enfants font du coloriage, explique Michèle Bastide. Les
trente-six bénévoles de l'association sont présents pour les écouter."
Mais tout se fait dans la discrétion, "on ne connaît pas leur nom et on
ne leur pose aucune question", ajoute la présidente.
Trois jours par semaine, les mardis, jeudis et samedis, de 13 heures à
17 heures, les familles de détenus trouvent donc du soutien dans "des
conditions respectables et humaines", selon Michèle Bastide. Un travail
salué par le bâtonnier de Lozère, la directrice du service pénitentiaire
d'insertion et de probation (SPIP) et le directeur de la prison de
Mende, présents à la neuvième assemblée générale de l'association.
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